" Marche avec ton cœur et non avec ta tête. "
Le
Film_
Date
Juin 2021
Réalisation
Olivier Sautet
Cadreurs
Olivier Sautet
Photographie
Matt Georges
Histoire
LES COQUILLARDS - Bande de vagabonds qui traverse le chemin de Compostelle sous l’habit de faux pèlerins (falsos peregrinos) pour procéder à des briganderies de toutes sortes. -
Un peu comme des aventuriers à la recherche d’une terre vierge, un peu comme des alpinistes à la recherche d’un nouveau sommet à gravir, il y a nous, le team Manera, à la recherche de spots et de conditions pour faire ce que l’on fait de mieux, glisser sur l’océan.
Nous sommes tous au courant de la mission qui nous a été confiée et nous sommes tous prêts à la relever, mais voilà, la nature, les éléments seront-il avec nous cette année ?
Lire l'histoire"Un peu comme des aventuriers à la recherche d’une terre vierge, (...) il y a nous, le team Manera, à la recherche de spots et de conditions pour faire ce que l’on fait de mieux, glisser sur l’océan."
Musiques
-
Montoya
- Otun (feat nidia gongora) - -
Gussstave
- Volcano, Volcano - -
Jose Larralde
- Quimery Neuquen - -
The bullits x jay electronica
- Run & hide -
"On pourrait, à s’y méprendre, nous confondre avec des pèlerins, après tout ce voyage se rapproche d’un pèlerinage."
"Robby ressort le sourire aux lèvres, il a eu une bonne vague ça lui suffit pour être heureux."
“Les faux pèlerins ont un nom dans la région, on les appelle les coquillards, voilà, c’est nous, les coquillards de Manera !”
Dia de curtição
LES COQUILLARDS : L'histoire
Intro
Un peu comme des aventuriers à la recherche d’une terre vierge, un peu comme des alpinistes à la recherche d’un nouveau sommet à gravir, il y a nous, le team Manera, à la recherche de spots et de conditions pour faire ce que l’on fait de mieux, glisser sur l’océan.
Nous sommes tous au courant de la mission qui nous a été confiée et nous sommes tous prêts à la relever, mais voilà, la nature, les éléments seront -il avec nous cette année ?
Même si l’objectif est bien sûr de ramener des images de la nouvelle collection, ce qui nous motive est différent, nous sommes un groupe d’amis, de riders et notre passion, ce sont les sports de glisse.
Bande de vagabonds
Les portes du van claquent, les moteurs se mettent à ronronner, c’est parti, la Galice, on arrive. Cette fois-ci pas de camping-car, mais des bonnes vieilles tentes et un sac de couchage pour dormir le soir. C’est mon 5ème trip avec Manera et je sais à quoi m’attendre, c’est roots et c’est aussi ça qui fait le charme de ces trips.
"Un peu comme si les souvenirs restaient gravés plus longtemps quand on enlève un peu de confort."
Le trajet est long de Montpellier jusqu'à la frontière espagnole, on fait quand même un petit stop par le Pays basque pour se dégourdir les jambes avant d’attaquer les routes Espagnoles. Tout le team est à fond, cette année Hendrick et Marcela nous ont rejoint, c’est cool de voir des nouvelles têtes et de partager ces moments ensemble.
Je suis dans le camion matos avec Mallo, derrière, le van de Julo nous suit avec Olivier, Matt, Marcela, et Maxime complète le convoi avec Hendrick en copilote.
Avant de partir les prévisions n’étaient pas vraiment… excitante, mais c’est ça l’aventure, on y est, donc autant aller voir de nos propres yeux. On s’arrête sur un premier spot, à Ferrol. Le parking surplombe une baie et le vent souffle déjà autour de 20 nœuds, quel beau cadeau de bienvenue.
Une chose que j’ai apprise au cours des trips c’est qu’il faut prendre ce qu’il y a à prendre et pour ce qui est du repos, c’est une fois que le trip est fini.
On décide de découper la session en 2 pour ne pas se gêner, d’abord strapless, puis twintip. L’excitation d’aller à l’eau est trop forte, j’ai de plus en plus de mal à me contenir, je finis par aller à l’autre bout de la baie pour ne gêner personne. La session est folle, le vent est dense, les sauts sont longs, j’ai envie que ça ne s’arrête jamais. Tout le monde a le sourire aux lèvres, le trip commence vraiment bien.
Le petit camping de Ferrol nous accueille et nous permet de passer une nuit plutôt correcte. La cuisinière nous montre donc sa carte des pizzas surgelées et sa fameuse 7 quesos, unique en son genre.
Une chose aussi que j’ai appris, c’est qu’en trip, on n’a jamais le temps de manger comme il faut le soir, le sunset reste le meilleur moment pour shooter. On se retrouve donc toujours à la recherche d’un restaurant ouvert à 22h.
La bonne météo
Le lendemain, on reprend la route et on descend vers le sud. La côte espagnole est vaste et nous n’en sommes qu’au début.
C’est à partir du moment où l’on passe plus de temps à rouler dans une journée qu’à rider que les sourires s’effacent un peu, mais c’est le jeu. Nous arrivons en fin d’après-midi sur la plage de Nemina, l’endroit est juste magnifique, le vent off-shore, la lumière et la route en pente qui mène au spot sont un peu comme une invitation. Obligation de shoot !
"Le vent off-shore, la lumière et la route en pente qui mène au spot sont un peu comme une invitation…"
On trouve alors un spot pour faire du kite dans les vagues sur la baie d’à côté. Le vent est très rafaleux, mais les vagues sont belles. Mallo et Hendrick enchaînent les rollers, Marcela aussi. Pas facile de surfer quand la rafale touche ton kite au moment du top-turn, c’est purement de la chance. Si on a forcé pour faire du kite au maximum, c’est parce que les créneaux de vent semblent de plus en plus rares dans les jours qui arrivent. Je dois avouer, qu’avec Max, on se serait bien mis à l’eau en foil à Nemina. Ce n’est pas grave, next time ! On profite du spectacle offert par le team vague et du sunset sur la plage, c’est sympa aussi.
Tous les soirs, on plante nos tentes où l’on peut et surtout, on tente de trouver à manger. L’avantage en Espagne, c’est qu’ils mangent tard. Chaque soirée est ponctuée par un retour sur la journée et un check de la météo pour le moment tout le monde est satisfait.
Je ne connaissais pas la Galice, je dois avouer que c’est vraiment beau, même si c’est moins dépaysant qu’un trip en avion à l’autre bout du monde. Les falaises, les rochers, les grands espaces, rendent ce petit coin d’Espagne assez unique.
Je partage ma tente avec Mallo, on est devenu rapidement des pros du camping, après il faut dire qu’on a dormi dans un endroit différent à chaque nuit, donc cela signifie démontage et remontage de tente tous les soirs.
Plus le trip avance et plus on a tous considéré le fait de dormir dans les board-bags à l’arrière du van matos, mais l’odeur d’humidité avec les combis qui sèchent nous a vite refroidi.
Les matins sont frais et il est dur de sortir du sac de couchage, il fait tellement bon à l’intérieur.
Une même passion...
On continue notre route vers le sud. On sera rejoint par un nouveau membre du team Manera, Roby D’amico, un pro surfeur Italien. Une première sur un trip Manera, je me réjouis d’avance, car ça veut dire qu’on va devoir trouver des spots pour surfer.
Roby à une bonne humeur communicative, je le connais depuis un jour à peine et je l’aime déjà. Il vient amener de la fraicheur et surtout une vision différente, j’adore. On trouve un spot avec un beach break, car la vague de Nemina est certes magnifique, mais un peu plate pour vraiment faire de belles manœuvres. Le courant est très fort et les conditions hyper changeantes, pas simple à filmer.
"Robby ressort le sourire aux lèvres, il a eu une bonne vague ça lui suffit pour être heureux."
Le vent semble définitivement parti pour de bon, on décide tout de même de tenter une session freestyle tout au sud quasiment à la frontière du Portugal, sur la plage de Cesantes. Les locaux nous confirment un vent thermique qui se lève tous les après-midis, mais sur la route un énorme nuage noir grossit à vue d’œil côté montagne, j’écris sur le groupe : « Vous le voyez aussi le nuage sur votre gauche ? » On sent bien qu’il risque de perturber le vent, mais on fonce, Mallo écrase la pédale, on va y arriver à chausser les boots.
Le spot est plus urbain qu’en Galice avec un énorme pont en fond, mais il a un fort potentiel pour du freestyle avec du flat derrière une petite île. On se dépêche avec Maxime, et on part sur l’eau avec nos 13m WTF. Le terme asthmatique prend tout son sens, le nuage perturbe le vent, de sorte que toutes les 15mn environ il tombe à 0 et repart ensuite.
C’était drôle, on se retrouvait, kite dans l’eau à se regarder puis dès que le vent revenait, on repartait. On a vraiment fait de notre mieux pour poser des tricks, déjà que je ne suis pas fan de rider en 13m, sous toilé, ce n’était pas simple !
Heureusement, Max est là pour sauver la session et il pose de bons doubles. En fin d’après-midi, le soleil se retrouve caché par le nuage et la noirceur nous force à poser nos kites et à tout remballer.
Coutumes Galiciennes
On commence alors une remontée vers le nord, d’autres spots nous attendent sur le chemin. On s’arrête sur la plage de Soesto, pour surfer principalement, et les vagues sont vraiment cool. L’endroit en lui-même est sympa pour camper, nos amis guides et locaux en profitent pour nous faire découvrir la coutume Galicienne locale, et ils nous font essayer leur alcool.
C’est dingue comme chaque culture à son alcool, que ce soit la Bretagne, la Russie, l’Écosse, on se retrouve dans chaque trip à goûter quelque chose de différent et à chaque fois entouré de gens heureux de nous faire partager leurs connaissances et leur spots.
" Bon pour le coup celui-ci était très très fort !"
Mais l’hymne galicien et la coutume de faire flamber l’alcool avant de le boire ont rendu le moment unique. La barrière de la langue était parfois problématique, mais comme toujours, on s’est adapté et on arrive à se faire comprendre, surtout après quelques verres de cet alcool flambé.
Les réveils sont de plus en plus durs et la pluie commence à faire son apparition, le bruit des gouttes sur la toile de tente, rien de mieux pour s’endormir, mais au réveil quand il faut sortir et que tout est mouillé, c’est vraiment moins fun.
On trouve au retour une petite crique pour faire du surf foil et en prime le soleil fait son apparition. Le vent nous a définitivement quitté alors on enchaîne les sessions de surf tout en remontant vers la frontière. Surfer aux côtés de Roby nous permet de voir la vision d’un surfeur pro sur un spot, les placements et le positionnement. Notre dernière session sera à Santander, dans des vagues loin d’être parfaite, mais c’était bon d’être à l’eau après toute cette route.
Les faux-pèlerins
Il n’y a pas de trip parfait quand on joue avec dame nature, on a beau planifier tous les plans B du monde si elle ne veut pas coopérer cela ne sert à rien.
Ce trip aura encore une fois été une belle leçon de vie et d’aventures aux côtés d’athlètes incroyables.
La liberté qui nous habite pendant 15 jours est quelque peu grisante et on a du mal à revenir à la réalité parfois, seule la fatigue nous rattrape.
"On pourrait, à s’y méprendre, nous confondre avec des pèlerins, après tout ce voyage se rapproche d’un pèlerinage."
Comme le dit le dicton « marche avec ton cœur et non avec ta tête », quoi de mieux pour illustrer ça qu’un groupe de passionnés à la recherche des conditions ultimes.
Les faux pèlerins ont un nom dans la région, on les appelle les coquillards, voilà, c’est nous, les coquillards de Manera !
Paul Serin